Adhérez à l’Elefan, supermarché collaboratif, et faites vos courses moins chers

juin 13, 2017 / 0 comments

Ce matin, autour d’un café, nous rencontrons Géraldine, qui souhaite adhérer et devenir bénévole, et Philippe, référent communication de l’association.

Création d’un supermarché associatif et participatif 

Attentive, elle écoute les idées fondatrices du projet exposées par le premier adhérent. Des produits de qualité seront proposés à des prix abordables en donnant priorité au local, au bio, à chaque fois que cela est possible.  « La notion de rendre tout cela abordable est vraiment importante » précise-t-il. Cela se traduit par « l’application de prix 20 à 40% moins élevés par rapport à des produits dans un supermarché classique, à qualité équivalente. Et non pas en distribuant des produits bas de gamme ».

Par ailleurs, créer un supermarché collaboratif implique non seulement une adhésion à l’association pour être client mais également un engagement participatif en travaillant 3h toutes les 4 semaines pour le supermarché.

Ainsi, une masse salariale considérablement réduite de 3 à 5 personnes plutôt que la vingtaine habituelle, et l’absence de recherche de profit puisqu’il s’agit d’une association, permettent de réduire les coûts. Ces gains sont ainsi répercutés sur les prix de vente et la qualité des produits.

Ce supermarché sera également un lieu où l’humain et le partage sont privilégiés. Pas de musique d’ambiance, ni de publicité, ici les adhérents pourront prendre le temps d’échanger, « l’idée est d’avoir un lieu convivial qui nous appartient », explique Philippe à Géraldine.  

A la recherche du 800ème adhérent pour enclencher l’ouverture du supermarché

L’association doit atteindre 800 adhérents pour, d’une part, ouvrir une épicerie et, d’autre part, commencer à rechercher et préparer le local pour sa configuration supermarché. Il ouvrira ses portes lorsque l’association comptera 1500 personnes, nombre nécessaire pour le faire fonctionner physiquement 6 jours sur 7, de 8h à 20h.

Comptant aujourd'hui 650 membres, l’Elefan devrait donc bientôt ouvrir les portes de la future épicerie d’ici fin septembre.

En attendant ces deux étapes, elle a crée en juillet 2016 un groupement d’achat pour que les membres de l’association « puissent palper du concret » et «  créer du lien avec les producteurs »  Grâce à la centaine de producteurs référencés, elle propose chaque mois une cinquantaine de produits (farines, pâtes, bières, confitures, légumes). Les adhérents passent commande de la quantité de leur choix à Canopéa. Le règlement à la commande permet de payer le producteur dès la livraison.

Géraldine, ravie de prendre part à un projet qui porte des valeurs d’accessibilité, de transparence, du respect des uns des autres, mais aussi du droit à l’erreur, s’interroge sur le bénévolat. Pour cela, il faut entrer dans l’une des 6 commissions à l’issue d’une réunion d’intégration. A l’heure actuelle, elles réunissent plus de 150 personnes (communication approvisionnement, gouvernance, gestion, vie associative, local). « Ce qui est important » relève le référent communication, « ce n’est pas la compétence, c’est l’envie, c’est ce qui prime, rien n’est imposé »

Philippe ressent, lors des réunions d’informations, que les gens ont envie de se réapproprier l’alimentation, de pas se laisser imposer des choses par les enseignes classiques des supermarchés. 

Et même s’il pressent le moment où il va falloir demander à chaque adhérent de réaliser ses 3h, c'est qu'il s’agit d’une condition impérative pour faire ses courses dans le futur supermarché. Par conséquent, si pour certaines personnes réaliser ces 3h pourra être compliqué, il estime que c’est à l’association de trouver des solutions pour que dans tous les cas, les personnes s’impliquent.

A titre d’exemple, à Brooklin, le supermarché Food Coop qui existe depuis 1973 et compte près de 23 000 adhérents, a créé une garderie, un journal et les adhérents peuvent donner leurs 3h dans une autre association.

Géraldine, convaincue, a adhéré. Prochaine étape, la réunion d’intégration. A suivre. 

Marie-Rose Gilles